Avantages et inconvénients de certains placements post Coronavirus

Des graphiques boursiers avec une pile de pièces de monnaie

La crise du Coronavirus est l’occasion de s’interroger sur les meilleures manières de placer son épargne à la suite de cette pandémie sanitaire majeure aux conséquences économiques très sérieuses. Sans faire une revue exhaustive des placements possibles, nous analyserons cinq principaux actifs financiers : les produits réglementés, les obligations, les actions, l’immobilier et l’assurance vie. Pour chacun d’entre eux, nous examinerons les opportunités et les inconvénients notamment sous les angles de la disponibilité et de la rentabilité.

Les livrets d’épargne réglementés : une faible rémunération contrebalancée par une absence de risques

Les livrets A, les Livrets de Développement Durable et Solidaire (LDDS) bénéficient d’une rémunération nette de 0,50 %. Le Livret d’épargne populaire (LEP) rapporte 1 % à ses titulaires (sous condition de ressources). Les plans d’épargne logement (PEL) rapportent 1 % mais sont fiscalement taxés (si vous optez pour le prélèvement forfaitaire unique, ce taux de taxation sera de 30 %). Au total, avantages et inconvénients apparaissent post crise Covid inchangés :

  • Avantages : une disponibilité à tout moment, une rémunération sans risque indexée sur l’inflation ; un investissement initial librement modulable et une absence de fiscalité (hors épargne logement).
  • Inconvénients : une rémunération nette négative compte tenu du niveau d’inflation (1,1 % en 2019, source INSEE) ; un placement limité en montant (22 950 € pour le livret A, 12 000 € pour les LDDS, 7 700 € pour le LEP).

     

Les obligations : une rémunération négative pour les émissions les plus sécuritaires pouvant s’accompagner d’une perte en capital

Les obligations françaises d’Etat à 10 ans rapportaient le 12 juin 2020 : – 0,03 %.En Europe, les obligations italiennes sont à +1,40 % et celles de l’Allemagne à – 0,40 %. Vous pouvez améliorer cette espérance de rendement si vous prêtez à plus long terme ou si vous prêtez à une entité présentant un risque de non remboursement du capital (ou des intérêts s’ils sont positifs) moins importants que les dettes étatiques.

Le bilan avantages / inconvénients se présente comme suit :

  • Avantages : une très grande disponibilité sur le marché secondaire (marché de l’occasion) même si cette disponibilité peut s’accompagner d’une perte en capital ; un investissement initial librement modulable ; un investissement pouvant être confié à des professionnels au travers d’OPC (organismes de Placement Collectifs).
  • Inconvénients : une rémunération brute et nette d’inflation négative voire légèrement positive (renforcée par une politique monétaire toujours plus accommodante du fait de la crise du Covid) ; un risque significatif de perte en capital si les taux venaient à remonter ce qui est inéluctable tôt ou tard.

Les actions : un placement rémunérateur sur le moyen/long terme mais très fluctuant à court terme

Par-delà les crises boursières de 2001, 2002, 2008 et 2011, le CAC 40 avait progressé depuis sa création le 31 décembre 1987 jusqu’au 18 mars 2020 (point le plus bas de la crise boursière du Covid 19) de 4,19 % / an. Par-delà un rendement attractif de moyen long terme, les avantages et inconvénients de ce produit sont :

  • Avantages : disponibilité du capital (au risque d’une perte en capital) ; en plus de plus-values potentielles vous pouvez bénéficier de dividendes satisfaisants (même si l’année 2020 pour raison de crise Covid les amoindrira globalement) ; une forte baisse des cours en 2020 donnant une entrée sur le marché à meilleur prix ; un investissement initial pouvant être librement modulable ; un investissement pouvant être réalisé par l’entremise de professionnels au travers des OPC ou d’un mandat de gestion.
  • Inconvénients : une valorisation nette pour 2020 a priori négative avec une amélioration potentiellement lente en 2021 voire 2022 ; un investissement très fluctuant ; une taxation des gains pouvant s’opérer par l’entremise du Prélèvement forfaitaire unique (PFU) à 30 % ou par l’assujettissement à l’impôt sur le revenu (sans oublier que vous pouvez bénéficier de l’enveloppe privilégiée du plan d’épargne en actions - PEA).

L’immobilier : la résidence principale, l’indispensable placement pour la retraite… l’immobilier locatif : à regarder de plus près

La crise sanitaire et économique ne remet pas en cause le fait que l’acquisition de la résidence principale reste le meilleur moyen de constituer sa retraite. A la résidence principale peut être adjointe une résidence secondaire le cas échéant. La crise actuelle interroge par contre sur la détention d’immobilier locatif. Sans être exhaustif, on peut dresser un tableau des avantages et inconvénients les plus probants post-crise Covid :

  • Avantages : l’immobilier, en règle générale, protège sur le moyen/long terme le pouvoir d’achat. La crise sanitaire actuelle devrait s’accompagner d’une baisse des prix offrant un point d’entrée dans un marché aux prix jusque-là très élevés ; vous pouvez confier la gestion de biens immobiliers diversifiés au travers des OPCI ou SCPI.
  • Inconvénients : les frais d’acquisition d’un bien immobilier sont importants : droits d’enregistrement, frais potentiels d’agence immobilière voire coûts de remise en état ; fiscalité confiscatoire durant la vie du bien immobilier (taxe sur les revenus locatifs, taxe foncière, voire impôt sur la fortune immobilière) ; risque de non-paiement des loyers par des locataires fragilisés par la crise économique à venir.

Le cas particulier des produits d’assurance vie : un produit patrimonial vous permettant de panacher vos placements

Les contrats d’assurance vie peuvent être à la fois en euros (garantie absolue du capital et effet de « cliquetage » des revenus) mais aussi en unités de compte (UC) dans lesquelles peuvent se loger les produits obligataires, actions ou encore immobiliers collectifs (OPCI, SCPI). Les UC, par le rendement potentiel qu’elles offrent, permettront de doper un rendement déclinant des contrats en euros. Les contrats d’assurance vie sont donc un outil à part entière de gestion du patrimoine offrant une très grande liquidité et jouissant d’une fiscalité attractive. Il convient de rappeler que ces contrats offrent un avantage successoral sans égal : la possibilité de transmettre une partie du patrimoine (152 500 €) hors droits de succession. Ils permettent également d’avantager tel ou tel bénéficiaire dans la limite de l’esprit du droit successoral français.

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