Retraite, les bons réflexes de l’épargne à long terme

Couple âgé discute avec un conseiller financier

Anticiper sa retraite permet d’investir une partie de son épargne dans des actifs plus risqués (risque de perte en capital). Ces placements offrent un potentiel de meilleur rendement à long terme. Assurance vie ou Plan d’Épargne Retraite (PER), ces deux enveloppes permettent de diversifier ses placements en bénéficiant d’une fiscalité favorable. Elles permettent ainsi de se constituer des revenus complémentaires potentiels en vue de la retraite.

Anticiper sa retraite pour diversifier son assurance vie

La diversification est un premier réflexe à avoir avec l’épargne à long terme. L’une des principales clés de la gestion de patrimoine consiste en effet à diversifier ses actifs. Cette approche nécessite d’avoir du temps devant soi. Il s’agit en effet d’associer aux supports sans risque, comme le fonds en euros, des supports actions, obligations et immobilier. Ces placements n’évoluent pas de la même manière en fonction des marchés financiers, de la conjoncture économique ainsi que des taux d’intérêt ou de l’inflation. Ils sont soumis à un risque de perte en capital. Investir dans différents types de fonds en assurance vie permet de diversifier ces risques, tout comme les sources de performance potentielle.

Anticiper ses placements en vue de la retraite permet ainsi de panacher ses supports. Selon son profil et sa situation, il est ainsi possible d’investir une partie de son contrat dans des supports plus risqués que le fonds en euros. Ces fonds sont potentiellement plus performants sur le long terme. La répartition des actifs en fonction de leur couple rendement-risque dépend ainsi des objectifs de l’investisseur et de son horizon d’investissement. Elle doit également être adaptée à son expérience des marchés et à sa capacité à subir des pertes.

Les fonds actions, obligataires ou immobiliers offrent des perspectives de rendement différentes. Leur durée de détention recommandée est en fonction de leur niveau de risque. Celle des actions, par exemple, est de 5 ans minimum compte tenu du risque de perte en capital qu’elles comportent notamment, et de leurs fluctuations à la hausse comme à la baisse. Autre exemple de support souvent accessible dans le cadre de l’assurance vie, les SCPI (Société Civiles de Placement Immobilier) ont un horizon de placement de 10 ans minimum. Les SCI (Sociétés Civiles Immobilières) ont, elles, une durée de détention recommandée de 8 ans minimum.

Des options pour faciliter la gestion de son contrat dans la durée

Selon son profil de risque et son expérience, l’investisseur peut choisir lui-même ses fonds et effectuer ensuite ses arbitrages pour passer d’un support à l’autre. On parle dans ce cas de « gestion libre » du contrat d’assurance vie. La « gestion profilée » offre une autre alternative. Elle permet de déléguer à un professionnel le choix et les arbitrages de ses fonds en fonction de son profil de risque. La répartition entre des actifs plus ou moins risqués est fonction du profil de l’épargnant.

Le profil « prudent » ou « sécuritaire » est ainsi très largement composé de produits obligataires et monétaires. Le profil “équilibré” permet, lui, de ménager un équilibre sécurité et rentabilité. Il associe donc produits obligataires et monétaires d’une part, et actions d’autre part. Autre exemple, le profil « dynamique » ou « offensif » privilégie les actions.

Anticiper la préparation de sa retraite permet d’utiliser une autre option de gestion automatisée. Il s’agit de l’investissement programmé. Cette option permet de se constituer et de faire fructifier un capital dans le cadre de l’assurance vie. Les versements programmés permettent d’investir à des niveaux de cours et dans des situations de marchés différents et de lisser ainsi les risques pris.

Assurance vie, une fiscalité plus favorable au-delà de 8 ans

Avoir du temps devant soi pour investir en vue de la retraite présente un autre avantage. Cela permet de « prendre date » en souscrivant un contrat d’assurance vie. La fiscalité des gains et produits sur les retraits effectués sur le contrat est en effet plus favorable au-delà de 8 ans. Un abattement de 4 600 euros pour une personne seule, et de 9 200 euros pour un couple, s’applique alors chaque année.

De plus, si les versements ont été effectués depuis le 26 septembre 2017 et qu’ils n’excèdent pas 150 000 euros, le prélèvement forfaitaire unique de 7,5 % s’applique au-delà de 8 ans. S’ajoutent à ce PFU, 17,2 % de prélèvements sociaux. Au-delà de 150 000 euros de versements, le PFU s’élève à 12,8 %. Il est également possible lors du dépôt de la déclaration d'opter pour le barème progressif de l'Impôt sur le Revenu (IR). Ce dernier s'applique alors à l'ensemble des revenus.

Un mode de gestion pilotée par défaut sur le PER

Enveloppe créée par la Loi Pacte en 2019, le Plan d’Épargne Retraite (PER) est entièrement dédié à la retraite. Il comporte trois compartiments, dont le PER individuel. Contrairement à l’assurance vie, l’épargne est bloquée jusqu’à la retraite, sauf cas exceptionnels de déblocage anticipé. Autre spécificité du PER, la gestion pilotée s’impose par défaut. Sauf décision contraire et expresse du souscripteur, c’est ainsi une grille de répartition d’actifs qui s’applique automatiquement en fonction du profil de risque retenu par l’investisseur et de la proximité de la retraite.

Lorsque le départ en retraite est encore lointain, l'épargne peut ainsi être investie sur des actifs à risques élevés ou intermédiaires, qui offrent un meilleur potentiel de performance à long terme. Lorsque l'âge de la retraite approche, l'épargne est progressivement sécurisée. Le capital n’est cependant ni garanti, ni protégé. Trois profils sont généralement proposés à l’investisseur, « prudent », « équilibré » ou « dynamique ».

En l’absence de choix du souscripteur, le profil « équilibré » s’applique. Dans ce cas, aucun placement à faible risque n’est exigé jusqu’à 10 ans avant la retraite. Entre 10 et 5 ans avant la retraite, 20 % de placements à faible risque sont exigés. Puis, de 5 à 2 ans avant la retraite une part d’investissements de niveau 3 1 de 50 % est imposée. Cette dernière grimpe enfin à 70 % à moins de 2 ans de la retraite.

PER, un avantage fiscal à l’entrée ou à la sortie

Comme l’assurance vie, le PER offre une possibilité de sortie en rente ou en capital (sauf pour les versements obligatoires en entreprise). Pour favoriser l’investissement à long terme en vue de la retraite, cette enveloppe retraite permet également d’investir dans un cadre fiscal avantageux. Les règles du PER en matière de fiscalité diffèrent cependant de celle de l’assurance vie.

En effet, il est possible de bénéficier d’un avantage fiscal soit à l’entrée, soit à la sortie. Dans le premier cas, les versements volontaires sur un PER individuel, notamment, sont déductibles de l’assiette de l’impôt sur le revenu, avec un plafond. Ce dernier est fixé à 10 % du montant net de l’ensemble des revenus d’activité déclarés au titre de l’année N-1 comportant un minimum et un maximum calculés sur la base du montant annuel du plafond de la Sécurité Sociale. À la sortie, la fiscalité diffère selon que l’épargnant a choisi ou non de bénéficier de l’avantage fiscal à l’entrée. Il diffère également selon son choix de sortir en rente ou en capital.

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