L’assurance vie passe au vert

Deux mains versent de l'argent dans un pot contenant une plante

Les unités de compte responsables, vertes et solidaires ont vu leur encours quasiment quadrupler en l’espace d’un an, pointe un récent rapport.

Un encours en augmentation

Le placement préféré des Français est davantage soucieux du bien-être de la société et de la planète. L’encours (les provisions mathématiques) des unités de compte de l’assurance vie responsables, vertes et solidaires ont atteint 25 milliards d’euros en 2019, selon un rapport de France Stratégie diffusé le 25 septembre 2020. C’est presque quatre fois plus que les 7 milliards d’euros enregistrés en 2018, souligne l’organisme de prospection rattaché directement au premier ministre, qui s’appuie sur les chiffres de la Fédération française de l’assurance (FFA) eux-mêmes basés sur un panel de 21 assureurs vie concentrant 90% des unités de compte (UC) commercialisées sur le marché.

Ce phénomène s’explique par la nouvelle législation instaurée par la loi Pacte (pour Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) du 22 mai 2019. Depuis le 1er janvier 2020, les assureurs vie sont contraints de proposer à leurs clients au moins une UC ayant obtenu le label ISR ou le label Greenfin ou investie en partie dans la finance solidaire. À compter du 1er janvier 2022, ils devront soumettre au moins une unité de compte dans chacune des trois catégories.

L’autre grand support d’investissement

Pour rappel, les UC représentent, avec les fonds en euros, l’autre grande famille de support d’investissement de l’assurance vie. Elles sont le plus souvent investies dans des organismes de placement collectifs de valeurs mobilières (OPCVM), composés d’actions ou d’obligations d’entreprises. Contrairement au fonds euros, les unités de compte n’offrent pas de garantie sur le capital. En cas de baisse des marchés financiers, c’est l’assuré et non l’assureur qui essuie la moins-value. Si les UC sont donc plus risquées que les supports en euros, elles offrent potentiellement un rendement plus élevé.

Conçu avec le soutien du ministère de l’Économie et des Finances, le label ISR (pour Investissement socialement responsable) est attribué aux OPCVM constitués de titres d’entreprises respectant les critères ESG, soit les bonnes pratiques en matière environnementale (recyclage des déchets, recours aux énergies renouvelables…), sociale (respect du droit syndical, soutien à la formation professionnelle…) et de gouvernance (lutte contre la corruption, nomination d’administrateurs indépendants…).

Un mouvement encore marginal

Créé par le ministère de la Transition écologique, le label Greenfin (« finance verte ») est apposé aux OPCVM composés de titres d’entreprises œuvrant dans la lutte contre le réchauffement climatique et pour la transition énergétique (économies d’énergie, plastique « vert » …). Les UC solidaires doivent, elle, héberger 5% à 10% de titres émis par des entreprises solidaires ou par des fonds constitués d’au moins 40% de titres d’entreprises solidaires.

Dans son rapport, France Stratégie souligne que les 25 milliards d’euros d’encours des unités de compte responsables, vertes et solidaires ne sont rien par rapport aux 397 milliards d’euros d’encours des UC en général. Il apparaît encore plus dérisoire comparés aux 1.788 milliards d’euros (à fin 2019) de l’assurance vie dans son ensemble, c’est-à-dire en intégrant les fonds en euros.

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