Les biais comportementaux en matière de placement financier

clavier d’ordinateur avec graphique

La finance comportementale a mis en avant l’importance des biais comportementaux dans nos prises de décisions. L’investisseur doit en avoir conscience quand il croit prendre une décision rationnelle.

La théorie des biais comportementaux

La psychologie dite cognitive, qui étudie particulièrement les processus psychiques par lesquels passe un individu lorsqu’il reçoit et traite une information, a remis en partie en cause la théorie économique comportementale qui suppose une rationalité économique dans une décision individuelle.

L’individu rationnel sur lequel se fonde les théories économiques, en réalité, n’existe pas. De nombreuses études, contemporaines, ont repéré ce que la finance comportementale nomme des « biais comportementaux ».

Les biais comportementaux sont des facteurs irrationnels de la personnalité qui influencent les décisions financières. Mais nous n’avons pas tous les mêmes biais comportementaux et chacun d’entre nous n’a pas, durant sa vie, toujours les mêmes biais.

Dans le champ des décisions financières, l’existence de biais comportementaux signifie qu’un investisseur ne prendra pas la décision la plus conforme à son intérêt (alors qu’il peut en être persuadé).

Ces comportements individuels ont nécessairement un impact collectif : c’est ce que les économistes constatent fréquemment sur les marchés financiers. Ainsi, on expliquerait en grande partie la chute de la banque Barings en 1995 par le comportement émotionnel non contrôlé du trader Nick Leeson.

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Les principaux biais comportementaux

Il existerait un nombre infini de biais comportementaux, mais l’économie comportementale classe la grande majorité d’entre eux en quatre rubriques principales : ceux liés à trop d’information, ceux liés aux limites de notre mémoire, ceux qui manquent de sens, et ceux liés à notre besoin d’agir vite.

Mais les plus fréquemment constatés sont les suivants :

  • L’excès de confiance : j’ai tendance à me surestimer, alors que je ne maitrise pas grand-chose. Par exemple : dès que je sens une opportunité en bourse, j’achète.
    Alors que vous surévaluez vos connaissances et votre contrôle de la situation.
  • Le biais de représentation : j’ai tendance à faire un raccourci mental, et à prendre une décision à partir d’éléments qui ne sont en réalité pas représentatifs. Par exemple : j’achète des titres ayant le mieux performé récemment.
    En fait, ne surestimez pas les tendances passées et ne croyez pas que forcément elles vont se reproduire.
  • Le biais de confirmation : j’ai tendance à ne prendre en compte que les informations auxquelles je crois et à ignorer les autres. Par exemple : quand je possède un titre, je retiens ensuite plus les bonnes nouvelles que les mauvaises.
    Il faut toujours prendre du recul par rapport à nos « croyances » et réévaluez en permanence l’intérêt d’acheter ou de vendre.
  • L’aversion au risque : j’ai tendance à être plus sensible aux pertes qu’aux gains. Par exemple : dès qu’un titre baisse, je le vends.
    Vous vendrez alors que vous auriez pu au contraire acheter.
  • Le biais de négativité : j’ai tendance à ne prendre en compte que les expériences négatives et à minimiser les expériences positives. Par exemple : par rapport à un titre, je me préoccupe plus de la perte potentielle que du gain potentiel.
    Il ne faut pas surestimer les risques de perte par rapport aux chances de gains en contrôlant votre émotionnel.
  • Le biais de cadrage : j’ai tendance à être influencé par la manière dont un sujet est présenté. Par exemple : je retiens plus l’expression « 90% de gains » que « 10% de pertes ».
    Il convient de toujours prendre du recul par rapport aux modes de formulations exposées (positives ou négatives) et qui risquent d’influencer nos décisions.
  • Le biais d’ancrage : j’ai tendance à utiliser de façon inappropriée une information comme référence. Par exemple : j’achète des actions de la même société depuis des années et je ne vois pas de raison de changer.
    Or vous pouvez manquer des opportunités.
  • Le comportement moutonnier : j’ai tendance, avant d’investir, à trop tenir compte de ce qui se dit dans les médias, les magazines, chez les courtiers… Par exemple : j’achète en général un titre après m’être beaucoup informé auprès de la presse professionnelle.
    Il faut éviter de trop écouter les « bruits du marché » et plutôt investir à partir d’une solide analyse des fondamentaux d’un titre.

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