Le marché de l’or au temps du Coronavirus

Une courbe couleur or monte

Depuis fin mars 2020, le cours de l’or a progressé de près de 30 %. Dans un environnement économique caractérisé par de faibles taux d’intérêt et un contexte de crise sanitaire marqué par de nombreuses incertitudes, l’or confirme ainsi son statut de valeur refuge.

Un marché de l’or en forte expansion

La valeur de l’or a connu une forte progression au cours du début de l’année 2020. Malgré une brève chute des cours pendant la première quinzaine de mars, le cours de l’once d’or fin (31 grammes) a ainsi augmenté de près de 22 % entre janvier et août 2020, passant de 1358 à 1653 euros (graphique 1). L’or dépasse ainsi largement les montants atteints lors de la crise de la dette dans la zone euro au début des années 2010. Au plus fort de cet épisode, en août 2012, le cours de l’once d’or fin ne s’élevait « qu’à » 1353 euros.

Graphique 1 : Cours journalier de l’once d’or fin en euros, 2020

Source : Banque de France, cours de l’once d’or fin, 1er fixing sur le marché de Londres.

Source : Banque de France, cours de l’once d’or fin, 1er fixing sur le marché de Londres.

L’or, une valeur refuge

La principale raison de la flambée des cours de l’or tient à la pandémie de Covid-19 et à la récession d’une ampleur sans précédent qu’elle a provoquée sur la quasi-totalité du globe. Devant les nombreuses incertitudes persistantes, tant sur le plan sanitaire qu’économique, l’or fait, en effet, office de valeur refuge. En période de crise, il est considéré comme moins risqué et est réputé conserver sa valeur, contrairement à d’autres actifs financiers, davantage soumis aux aléas des marchés.

Dans le contexte particulier actuel, plusieurs autres facteurs contribuent à expliquer la hausse des cours de l’or :

  • Tout d’abord, dans un environnement caractérisé par des taux d’intérêt négatifs ou proches de zéro, les placements traditionnels (livrets réglementés, assurance-vie, etc.) connaissent des rendements relativement faibles, ce qui augmente l’attrait des investissements atypiques, par exemple en or
  • De plus, l’inflation demeure atone – elle a atteint 0,8 % par an en juillet en France –, ce qui réduit l’inconvénient relatif de la détention d’or, à savoir de ne générer aucun revenu. Il est, en outre, désormais plus facile d’acquérir de l’or
  • En effet, avec le développement de fonds indiciels (ETF), il est possible d’investir dans de « l’or papier » et ainsi de bénéficier des avantages du métal jaune en période de crise sans avoir à subir les désagréments de la détention « physique » de l’or
  • A cela s’ajoute le fait que certaines institutions, comme les Banques centrales de Turquie et de Russie, dans un souci de diversification de leurs avoirs de réserve, sont des acheteurs nets d’or, ce qui accroît les pressions à la hausse des prix
  • Cinquième facteur explicatif de la montée des cours de l’or : la mauvaise gestion de la crise sanitaire aux Etats-Unis, associée aux difficiles relations commerciales avec la Chine, a provoqué une dépréciation du dollar par rapport à l’euro et au yen et a rendu les investissements financiers en dollars moins attractifs
  • La dernière explication se situe, enfin, du côté de l’offre : la croissance annuelle de la production d’or de 1 % ne parvient pas à absorber la forte augmentation de la demande d’or. Cette dernière pourrait toutefois se retourner rapidement, notamment en cas de bonnes nouvelles sur le plan économique et/ou sanitaire
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