Finance responsable : quelle différence entre l’ISR et l’ESG

Une jeune pousse au milieu de pièces de monnaie

Les épargnants confondent souvent l’ISR et l’ESG. À juste titre car ces deux sigles, qui ont trait à la finance responsable, désignent des concepts liés l’un à l’autre.

Qu’est-ce que l’ISR ?

L’ISR signifie « investissement socialement responsable ». Il s’agit d’une approche visant à concilier, au sein d’une épargne, la rentabilité et le développement durable. Avec l’ISR, les épargnants peuvent limiter les impacts sociaux et environnementaux de leurs placements, voire contribuer à la mise en place d’une économie plus vertueuse et plus responsable.

Il existe plusieurs approches ISR :

  • L’exclusion

C’est la première stratégie d’investissement socialement responsable à être apparue historiquement. Elle remonte au XVIIIème siècle, lorsque les membres de la communauté protestante des Quakers ont décidé de ne plus fabriquer d’armes dans leurs usines implantées aux États-Unis et d’utiliser une partie de leurs bénéfices pour financer des campagnes en faveur de l’abolition de l’esclavage, mettre en place des programmes de formation et de santé, et améliorer les conditions de vie de leurs ouvriers.

Aujourd’hui, les fonds ISR excluent de leur portefeuille les actions et obligations d’entreprises œuvrant dans des secteurs d’activité jugés néfastes pour la santé publique, les mœurs ou la planète. Concrètement, il s’agit des industriels de l’armement, des fabricants d’alcools, des cigarettiers, des casinotiers, des compagnies pétrolières ou encore des acteurs du nucléaire.

  • L’approche thématique

Les fonds sont composés d’actions et d’obligations d’entreprises actives dans des domaines liés au développement durable, telles que les énergies renouvelables, le traitement des déchets, les transports propres ou la santé.

  • L’engagement actionnarial

Les gérants des fonds exigent des entreprises cotées une politique de responsabilité sociale plus importante. Leurs revendications peuvent déboucher sur le dépôt de résolutions en assemblée générale (AG) des actionnaires. On parle, dans ce cas, « d’activisme actionnarial ».

  • Les fonds responsables

Ces fonds intègrent des titres d’entreprises ayant les meilleures pratiques ESG.

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Que veut dire ESG ?

Le sigle ESG fait référence aux critères environnementaux (le « E »), sociaux (le « S ») et de gouvernance (le « G ») pris en compte par les sociétés de gestion lorsqu’elles constituent le portefeuille de leurs fonds et par les agences de notation sociale lorsqu’elles notent les entreprises cotées. Il s’agit d’une approche « extra-financière », car ne s’appuyant pas sur les seuls critères financiers (chiffre d’affaires, bénéfices, marge...) pour évaluer la performance d’une société.

Dans le détail, les critères ESG mesurent :

  • Pour le critère environnemental : les efforts de l’entreprise pour baisser ses émissions de gaz à effet de serre, réduire sa consommation d’eau et d’électricité, limiter ses déchets et les recycler, favoriser le recours aux énergies renouvelables, prévenir les risques environnementaux (contamination des nappes phréatiques, pollution de l’air...).
  • Pour le critère social : le respect du droit du travail, l’instauration d’un dialogue social, la promotion de la diversité et de l’égalité salariale, le développement de la formation, l’emploi des personnes handicapées, la prévention des accidents du travail, les relations avec les prestataires et sous-traitants.
  • Pour le critère de gouvernance : la certification des comptes, la lutte contre la corruption, la parité au sein du conseil d’administration, la nomination d’administrateurs indépendants, la transparence des rémunérations des dirigeants.

Le lien entre l’ISR et l’ESG

L’ISR s’appuie notamment sur les critères ESG établis par les agences de notation et/ou les grilles d’analyse des gérants de fonds à partir des rapports d’activité des entreprises. Généralement, les fonds ISR, qui peuvent être - entre autres - souscrits dans les unités de compte (UC) (risque de perte en capital) des contrats d’assurance vie, sont composés d’actions d’entreprises respectant les critères ESG. Depuis le 1er janvier 2020, les assureurs vie doivent proposer au moins une UC disposant du Label ISR dans le cadre de leurs contrats multisupports.

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