DOSSIER : Enterrement, obsèques et funérailles, le guide MIF

Tout savoir sur les cérémonies d'enterrement et des obsèques

Les obsèques sont synonymes dans nos sociétés de périodes de deuil et de recueillement, au cours desquelles les émotions entrent en collision avec les démarches rationnelles à effectuer. Des questions très concrètes surviennent comme les formalités à suivre pour organiser des funérailles laïques, en dehors de toute référence religieuse, ou les solutions qui existent pour interdire la présence d’une personne lors des cérémonies. Ces deux cas de figure sont pourtant une source de conflit qu’il est essentiel d’anticiper avant de se retrouver devant le fait accompli.

Le futur défunt peut notamment soulager ses proches en souscrivant un contrat obsèques et transmettre ses dernières volontés en cas de décès.

Réfléchir à l’organisation de sa cérémonie d’obsèques peut s’avérer paradoxal même si de plus en plus de Français le font. Outre le choix des textes, des musiques et des fleurs, c’est l’occasion d’aborder des sujets plus contemporains qui sont en train de modifier les attentes en matière d’obsèques. La prise en compte de la question écologique et des nouvelles technologies fait partie des éléments susceptibles d’intervenir dans la décision finale. Et l’actualité le démontre avec le véritable casse-tête qu’impose la miniaturisation des pacemakers de dernière génération. Ils symbolisent parfaitement la rencontre entre les rites funéraires ancrés dans la tradition, les aspirations contemporaines et les innovations technologiques, le tout nécessitant d’ajuster régulièrement l’encadrement légal.

Organiser des funérailles laïques

Si auparavant les funérailles religieuses étaient un passage quasiment incontournable pour les familles du défunt, la perte de la religiosité interroge sur les possibilités offertes aux proches d’organiser la cérémonie dans un lieu républicain. C’est ainsi que plusieurs associations se sont mobilisées pour permettre la tenue de funérailles laïques comme le prévoit déjà la loi datant du 15 novembre… 1887. En 2014, la proposition de l’ancienne députée Catherine Beaubatie souhaite imposer aux mairies la mise à disposition gratuite d’une salle adaptable aux familles qui en feraient la demande afin d’y tenir une cérémonie civile d’obsèques, c’est-à-dire qui n’implique pas de signes religieux. Car bien souvent les familles endeuillées doivent prévoir l’hommage au défunt directement dans le cimetière lors d’une inhumation, ce qui suscite des incompréhensions. Reste à savoir si le nouveau gouvernement soutiendra ce texte réglementaire voté au Parlement à la fin de l’année 2016 et actuellement en attente au Sénat.

Interdire les obsèques à quelqu’un

Les obsèques constituent un moment de deuil, de recueillement et d’hommage. Mais ces instants de solennité ne sont pas toujours respectés, d’où la question d’interdire la venue d’une personne indésirable à des funérailles. La famille peut anticiper cette interdiction lors de la préparation des obsèques en prenant quelques précautions pragmatiques comme jouer de discrétion ou prévenir l’opérateur de pompes funèbres. Cependant, les cimetières et les crématoriums sont considérés par la loi comme des lieux publics. Il devient alors compliqué d’interdire à quelqu’un de se présenter lors d’une cérémonie. La prise de décision est du ressort du maire. Celui-ci peut bannir quelqu’un si ce dernier cause des troubles à l’ordre public par le biais de la violence, d’une conduite inappropriée, d’ivresse sur la voie publique, etc. Le maire s’appuie sur les pouvoirs de police dont il dispose et sur l’application du Code général des collectivités territoriales qui lui impose de « rétablir la sûreté, la tranquillité et la salubrité publiques ou la décence des funérailles ».

Prévoir des funérailles plus écologiques

Réduire l’empreinte écologique lors d’une crémation ou d’une inhumation est une réflexion que de plus en plus de Français mènent. La mode des funérailles écologiques est d’ailleurs déjà répandue dans les pays anglo-saxons. Quel que soit le type de cérémonie, l’impact sur l’environnement n’est pas anodin. La crémation implique de brûler un certain volume d’essence, tandis que l’inhumation nécessite beaucoup de bois pour fabriquer un cercueil. Mais, face à ces problématiques modernes, des solutions voient le jour à l’instar de l’aquamation (crémation par l’eau), de l’utilisation du carton pour constituer le cercueil et d’autres matériaux biodégradables en guise de colle, de capitonnage ou d’urnes funéraires. Et cette préoccupation liée à la préservation de l’environnement s’avère moins coûteuse, comme l’illustre le premier cimetière écolo français à Niort dans le département des Deux-Sèvres.

L’impact des nouvelles technologies sur les obsèques

Le secteur des pompes funèbres n’échappe pas au vaste mouvement de digitalisation de l’économie française. Les prestations autrefois limitées ou figées dans le temps ne cessent de s’étoffer. Des services funéraires en ligne à la numérisation des rites funéraires, les innovations technologiques modifient les habitudes dans l’organisation des obsèques. Et les sociétés de pompes funèbres l’ont bien compris, en proposant de plus en plus de prestations nouvelles. L’accompagnement des familles endeuillées peut se faire en ligne avec une plus grande flexibilité. Les équipements et les accessoires se diversifient grâce aux boutiques en ligne spécialisées. Elles facilitent aussi la tâche et les démarches des proches qui sont géographiquement éloignés du lieu de sépulture, en permettant la retransmission de la cérémonie en ligne et en direct. Enfin, les nouvelles technologies défient en quelque sorte la mort, puisqu’elles parviennent à prolonger la mémoire du défunt dans le temps via Internet et les réseaux sociaux. Prévus en amont avec le défunt avant son décès, des messages post mortem peuvent être publiés pour signifier un dernier adieu.

Obsèques : le casse-tête des pacemakers de nouvelle génération

L’amélioration technique des prothèses à piles électriques pose problème au moment des obsèques. En effet, les pacemakers doivent être retirés par les thanatopracteurs avant chaque inhumation ou chaque crémation. Pourquoi ? Parce que les pacemakers fonctionnent à l’aide de piles en lithium. Suite à un enterrement, celle-ci devient un élément polluant des sols, alors que, dans le cadre d’une incinération, les fortes températures créent un grand risque d’explosion pouvant détériorer les équipements. Or, la miniaturisation accélérée des prothèses à piles électriques rend impossible l’intervention pourtant obligatoire du thanatopracteur. L’opération banale se transforme en véritable intervention chirurgicale. Le praticien n’étant pas qualifié pour la réaliser, la situation s’est rapidement envenimée pour des familles qui n’obtenaient pas l’accord des autorités pour l’inhumation ou la crémation du défunt. L’État s’est donc saisi de ce sujet sensible en émettant une dérogation, la durée de l’arrêté s’achevant pour l’heure en septembre 2017.

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