Les marchés boursiers au temps de la Covid-19

Un graphique devant un ordinateur

Alors que la quasi-totalité de la planète est plongée dans une récession d’une ampleur sans précédent, les marchés boursiers affichent de bonnes performances. Comment comprendre ce paradoxe ?

La déconnexion entre l’économie réelle et les Bourses

L’irruption de la pandémie de Covid-19 a rappelé que l’évolution de l’économie réelle et le comportement des Bourses était déconnecté. Autrement dit, les marchés financiers peuvent très bien se comporter malgré des perspectives économiques particulièrement mauvaises. Ainsi, la plupart des indices boursiers a connu une forte croissance depuis le mois d’avril 2020 : le CAC 40 enregistre une hausse de 15 %, à Tokyo, le Nikkei progresse de 30 %, tout comme le Dow Jones américain. La progression la plus importante est à mettre à l’actif de l’indice Nasdaq 100, principalement composé de valeurs technologiques américaines, qui a progressé de plus de 50 % en l’espace d’à peine 6 mois (graphique 1).

Le mois d’avril correspond, certes, à un point bas pour les marchés boursiers, affectés par une forte chute en mars 2020, mais la bonne tenue de ces derniers depuis est difficile à réconcilier avec les perspectives macroéconomiques. Le Fonds Monétaire International (FMI) prévoit, en effet, un recul de l’activité économique mondiale de l’ordre de 4,9 % en 2020. Les estimations pour le Japon, les Etats-Unis et la France sont plus pessimistes encore, avec respectivement -5,8 %, -8 % et -12,5 %.

Evolution d’indices boursiers mondiaux, avril à septembre 2020

Source : ABC Bourse.
Légende : Base 100 le 1er avril 2020.

Le rôle des Banques centrales dans la bonne tenue des marchés financiers

S’ils ne semblent pas corrélés avec l’évolution de l’activité économique, les mouvements sur les marchés boursiers sont, aujourd’hui, de plus en plus liés à l’action des Banques centrales. Ces dernières ont mis en place des politiques monétaires dites non conventionnelles, via des achats massifs de titres, afin de soutenir les économies. Ainsi, les plus fortes hausses de cours en Europe ont été consécutives aux annonces de la Banque centrale européenne (BCE) : après le 18 mars, avec la mise en place d’un programme d’achats de titres à hauteur de 750 milliards d’euros et suite à l’extension de ce programme d’un montant de 600 milliards d’euros le 4 juin.

Les Banques centrales achètent des obligations, ce qui bénéficie aux marchés actions. En effet, par leur action, les Banques centrales contribuent à accroître la liquidité mondiale et à réduire les rendements sur les marchés obligataires, en maintenant les taux d’intérêt à un niveau bas. Les investisseurs, à la recherche d’un rendement plus élevé, se tournent alors vers les marchés actions, ce qui alimente la hausse des cours. A ce stade, toute l’inconnue repose désormais sur les conséquences d’un ralentissement, voire d’un arrêt des programmes d’achats de titres : faut-il s’attendre à un krach boursier lorsque les Banques centrales cesseront leur soutien à l’activité économique ?

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