Plan d’Épargne Retraite (PER) : quel changement en 2023 ?

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) a toujours autant de succès. Outre un encours record en 2022 (la collecte nette s’élève à 7,4 milliards d’euros selon France Assureurs), les Français plébiscitent ce produit d’épargne fiscalement attractif. En 2023, le plafond annuel de la Sécurité sociale va permettre une déduction fiscale encore plus importante des versements sur son PER. Décryptage.
Le PER a toujours autant de succès
Une très bonne année pour le PER. Lancé en 2019, le PER a séduit 1,3 million de nouveaux assurés en 2022 pour des versements atteignant 18,7 milliards. Selon France Assureurs, sur ces 18,7 milliards, 8,8 milliards correspondent aux cotisations et 9,9 milliards correspondent aux transferts d’anciens contrats d’épargne retraite. La collecte nette s’élève ainsi à 7,4 milliards d’euros, en hausse de 1,7 milliard d’euros. Ces chiffres s’expliquent par le contexte économique et par la volonté des Français de préparer leur retraite.
Inquiétude sur les retraites
Selon le baromètre du cercle des épargnants, « Les Français, l’épargne et la retraite », près de 40 % d’entre eux déclarent suivre l’actualité de l’épargne et des produits financiers. Ce score est en hausse de neuf points en un an. Avec la remontée des taux d’intérêt, ceux qui épargnent pour leur retraite plébiscitent trois placements : le Livret A, l’assurance vie et le PER. Mais « en termes de potentiel de nouveaux souscripteurs le PER se situe toujours en tête avec 13 % des Français intéressés, à égalité avec l’assurance vie », selon le baromètre.
Le manque d’argent est la principale inquiétude des futurs retraités (83 %). Les salariés du privé percevront 50 % de leur salaire annuel moyen, calculé sur les 25 meilleures années salariées. Selon le site Info retraite, ce taux monte à 75 % du traitement indiciaire des six derniers mois d’activité pour une retraite de fonctionnaire.
Le financement des retraites inquiète également les Français (59 %) dans un contexte où le vieillissement de la population conduit à un recul de la population active après 2040. Selon l’Insee, le nombre d’actifs va continuer de croître, passant de 30,1 millions en 2021 à 30,5 millions en 2040 pour se situer à 29,2 millions en 2070. À l’inverse, « jusqu’en 2040, la proportion des personnes de 65 ans ou plus progresserait fortement : à cette date, plus d’un habitant sur quatre aurait 65 ans ou plus », indique l’Insee. Cette évolution démographique déséquilibre le financement des retraites par répartition. Par le passé des ajustements sur les taux et l’âge du départ à la retraite ont déjà eu lieu. De nouvelles réformes seront encore probablement votées dans les années à venir pour trouver un équilibre.
Investir sur le long terme pour préparer sa retraite
Pour se constituer un complément de revenu à la retraite, les Français vont devoir épargner. Autant commencer le plus tôt possible. Cela permet à la fois de lisser l’effort d’épargne et de profiter de la capitalisation des actifs : les plus-values s’ajoutent au montant de l’investissement qui est d’autant plus valorisé. Il est conseillé de commencer à investir dès l’entrée dans la vie active et d’augmenter progressivement ses virements en fonction de ses moyens. Plus jeune, il est intéressant de placer son argent sur des produits rémunérateurs mais plus risqués. Puis à l’approche de la retraite il est conseillé de sécuriser l'épargne par une réduction graduelle des placements risqués.
Avec un PER, l’épargnant abonde son compte quand il le souhaite et choisit de placer son épargne sur des fonds euros pour sécuriser son investissement, ou sur des unités de compte, pour aller chercher de la performance en contrepartie du risque de perte en capital. Les souscripteurs peuvent déduire chaque année de leur impôt sur le revenu les versements volontaires.
À noter : si l’épargne placé sur un PER est normalement bloquée jusqu’à la retraite, des situations exceptionnelles (accident de la vie, achat immobilier...) permettent de débloquer son argent. |
Hausse de 7 % du PASS en 2023 : pourquoi c’est une bonne nouvelle pour les épargnants
Le plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) sert de base de calcul à la déduction fiscale des versements sur les produits d’épargne. Dit autrement : il permet de déterminer le montant maximum des versements volontaires sur les produits d’épargne que les souscripteurs peuvent déduire de leur revenu imposable. En 2022, le PASS annuel était fixé à 41 136 euros. Début 2023, ce plafond a été augmenté de 6,9 %, atteignant 43 992 euros annuels et 3 666 euros mensuels.
Les versements sont ensuite déductibles des impôts sur le revenu à hauteur du montant le plus élevé entre :
- 10 % des revenus d’activité professionnelle nets de frais, dans la limite maximale de 10 % de 8 fois le plafond annuel de la sécurité sociale (PASS) de l’année précédente soit 35 194 euros de déduction maximum pour les versements réalisés en 2023, contre 32 909 euros en 2022.
- 10 % du PASS de l’année précédente, soit 4 399 euros de déduction minimum pour les versements réalisés en 2023, contre 4 114 euros en 2022.
Cette hausse du plafond du PASS se traduit par une baisse significative de l’impôt sur le revenu.
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