Libéralisme versus protectionnisme

Le libéralisme et le protectionnisme

Le commerce international permet de gagner en efficacité puisque chaque pays se spécialise dans la production pour laquelle il est le plus productif. Mais l’ouverture aux échanges est parfois pointée du doigt car elle conduirait à la hausse des inégalités ou à la désindustrialisation. Zoom sur le rapport entre libéralisme et protectionnisme.

Pourquoi s’ouvrir aux échanges ?

L’argument central des libéraux, qui prônent l’ouverture internationale, a été énoncé par David Ricardo au début du XIXème siècle avec sa théorie des avantages comparatifs. Dans son célèbre exemple du commerce de drap et de vin entre l’Angleterre et le Portugal, Ricardo montre pourquoi chaque pays, quelque-soit sa situation économique, a intérêt à commercer. En effet, puisque chaque pays se spécialise dans la production pour laquelle il est, comparativement aux autres, le plus efficace, l’ensemble des pays gagnent en productivité, ce qui entraîne un gain en termes de niveau de vie pour tous les participants à l’échange.

De plus, les libéraux soulignent que, au cours du XXème siècle, les pays qui se sont fermés au commerce (Argentine, Algérie, URSS…) ont bien moins réussi que ceux qui ont ouvert leur économie aux échanges (Corée du Sud, Singapour, Taïwan…). Par exemple, la Chine a été un pays pauvre jusque dans les années 1980, tant que son économie a été fermée sur elle-même. Puis le pays a connu une croissance vertigineuse en développant une industrie exportatrice.

Les problèmes posés par l’ouverture

A l’inverse, les protectionnistes pointent la simplicité du modèle de Ricardo et les dommages collatéraux engendrés par le commerce. Par exemple, le commerce, en entrainant la fermeture de certaines activités et le développement d’autres, crée des gagnants et des perdants et donc génère des inégalités.

Dans les pays développés, les importations des pays à faible coût de salaire sont accusées de créer du chômage et la fermeture d’usines. Plus généralement, la concurrence entre pays entraînerait une pression à la baisse des salaires, un affaiblissement de la protection sociale et des normes environnementales car chaque pays serait conduit casser ses coûts pour survivre à la concurrence étrangère.

Où en est le débat aujourd’hui ?

Alors que, depuis la seconde guerre mondiale, le commerce mondial s’est massivement développé, il est aujourd’hui de plus en plus critiqué. Par exemple, Donald Trump ne cache pas ses vues protectionnistes et a imposé une série de droits de douane sur les importations chinoises.

Cependant, la majorité des économistes, qu’ils appartiennent au courant libéral ou kéynésien (c’est-à-dire partisan d’un capitalisme régulé par l’Etat), restent favorables au commerce, quoiqu’avec certaines réserves. L’approche majoritaire chez les économistes n’est pas de bloquer le commerce, mais de le réguler de telle façon que ses effets négatifs soient atténués.

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