Covid-19 : le point sur l'épargne, la consommation et les crédits

Un stylo pointe vers une tablette où des graphiques sont représentés

Consommation, épargne et crédit ont enregistré des dynamiques très contrastées depuis le début de la crise sanitaire. L’épargne a atteint un niveau record, la consommation a rebondi après le déconfinement mais reste fragile, et l’activité du crédit a continué de se contracter. Explications.

Très forte dynamique d’épargne depuis le début de la crise sanitaire

La première période de confinement a enregistré une très forte accumulation d’épargne. Le Conseil d’analyse économique (CAE) évalue à au moins 50 milliards d’euros ce surcroît d’épargne récolté à fin août.

Pendant le premier confinement, l’épargne accumulée a été principalement le fait des ménages les plus aisés (dépenses de consommation supérieures à 3 252 euros par mois, selon l’INSEE) : 32 milliards sur les 50 milliards soit 70 % du surcroît d’épargne ont été réalisés par 20 % des ménages, et 50 % a été réalisé par les 10 % les plus aisés (dépenses de consommation supérieures à 4 826 euros par mois).

En revanche, les ménages les plus modestes (dépenses de consommation maximale de 246 euros par mois) ont épargné très en dessous de la normale, ont réduit leur consommation, voire accru leur endettement.

La croissance de l’épargne s’est poursuivie avec le déconfinement

Les ménages ont ainsi épargné, pour le seul mois de juillet, 15,8 milliards d’euros. C’est plus de 2,5 fois le montant mensuel moyen des dépôts bancaires constatés avant la crise sanitaire, soit +5,9 milliards d’euros pour la période janvier 2017/février 2020.

La fin du premier confinement à la mi-mai 2020 n’a donc pas conduit les ménages à cesser d’épargner pour consommer. Les statistiques de la Banque de France indiquent au contraire que les ménages continuent de constituer une épargne de précaution, liée aux incertitudes des mois à venir, après avoir constitué une épargne forcée en mars, avril et mai.

L’épargne financière des ménages accumulée depuis mars atteint ainsi le montant record de 85,6 milliards d’euros.

Fragile rebond de la consommation depuis le déconfinement de mai

Après la baisse de 11,5 % de la consommation au second trimestre selon l’INSEE, la consommation a légèrement progressé, principalement dans le commerce de détail à partir du déconfinement (+4,5 % en juillet, mois des soldes). La consommation des ménages a ainsi rebondi assez rapidement à partir du déconfinement de mai, retrouvant un niveau de consommation « normal », et même une légère augmentation de 0,7 % en terme annualisé. Toutefois, selon l’étude du CAE, ce rebond de la consommation ne compense pas la perte de consommation liée au confinement, entre mars et août. Il y aurait même un léger essoufflement de la consommation en septembre.

C’est ce qui expose actuellement beaucoup d’entreprises à un risque de défaillance (liquidité et solvabilité).

Forte baisse de l’activité de crédit immobilier et à la consommation

L’activité de crédit est fortement affectée par la crise sanitaire : par rapport aux sept premiers mois de 2019, la production de crédit immobilier est en chute d’environ 20 % et celle de crédit à la consommation, de plus de 17 %.

Le crédit immobilier est en recul par rapport à 2019. Le niveau d’activité d’août 2020 est inférieur à celui d’août 2019 : pour les 8 premiers mois de l’année, la production est inférieure de 20,5 %. Le taux moyen du crédit immobilier en août est de 1,24 %, en baisse par rapport à juillet (1,25 %). Sur les 8 premiers mois de l'année, le niveau de l'apport personnel moyen est en hausse de +9,5 % (contre - 5,2 % en 2019), qui confirme le recentrage sur les acheteurs les plus aisés.

Le crédit à la consommation est en baisse par rapport à 2019. Depuis le début de l’année, le marché enregistre une chute de production de -17,2 % par rapport à la même période de 2019. Malgré la reprise du crédit automobile observée en juin et juillet (+28,1 %), la production de prêts personnels est en recul de -23,4 % sur les sept premiers mois de l’année et celle des crédits renouvelables, de -19,3 %, sur la même période.

C’est dans ce contexte contrasté que le gouvernement a lancé le 19 octobre 2020 le « Label relance », qui vise à orienter cette massive épargne privée vers les financements labellisés de long-terme aux entreprises.

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