Accident de ski, qui est responsable ?

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 La piste de ski est un espace de loisirs autant qu’une voie de circulation, souvent même très fréquentée ! Les débutants se mêlent aux descendeurs plus chevronnés, des enfants ne connaissant pas la peur croisent des retraités aux trajectoires plus arrondies, des groupes font la course quand d’autres élaborent des figures de style. Bref, cette route des neiges est logiquement une source de risques en termes d’accidents, qui peuvent être bénins comme très graves. Du matériel défaillant jusqu’à la collision, la victime comme le fautif sont mis devant leur responsabilité d’accident de ski. Alors, soyez précautionneux en faisant le point sur le degré de couverture vous protégeant avant de dévaler les couloirs damés.

Accident de ski : les débutants les plus touchés

Une étude de l’association Médecins de Montagne montre que chaque année environ 8 millions de pratiquants se rendent en montagne pour 150 000 cas de blessures. Les professionnels de santé pointent le cas des débutants qui sont plus exposés auxaccidents que les autres skieurs. Ils sont deux fois plus accidentés lors de leurs 4 premiers jours de pratique !

Les accidents provoquent de nombreux types de blessures : 50 % concernent des membres inférieurs (dont 29 % d’entorses du genou), 33,5 % se focalisent sur les membres supérieurs (dont 14,5 % de lésions de l’épaule, 7 % de fractures de poignet ou 3 % d’entorses du pouce), 11 % touchent le tronc (rachis, thorax, bassin) et 5,5 % la tête (dont 2,7 % de traumatismes crâniens, comme le champion automobile Michael Schumacher).

Prévention des accidents de ski : casque et protections !

Les blessures à la tête proviennent pour un quart de collisions, d’où l’importance du port du casque. D’après les statistiques, les enfants sont équipés d’un casque à 94 %, contre 85 % pour les adolescents et 62 % pour les adultes.

Si on entre dans le détail des pratiques, notons que pour les adeptes du ski alpin, ce sont les entorses du genou qui prédominent, avec un degré de vulnérabilité plus élevé chez les femmes. Les professionnels invitent les skieurs à être vigilants sur les réglages de leur fixation qui sont une source de blessures importante pour cette articulation durement sollicitée sur les pistes enneigées.

Pour les férus de snowboard, les médecins constatent une propension aux traumatismes du poignet. Les chutes répétitives impliquent un mauvais réflexe : se rattraper avec les mains. Chez les adolescents (10-16 ans), près de 56 % des diagnostics relèvent ainsi d’une fracture du poignet (ah ! les fameux plâtres de la rentrée des vacances de ski). La prévention invite à opter pour des protections spéciales pour les poignets, ce qui est seulement le cas pour 7 % des snowboarders.

Collision à ski : quand suis-je responsable ?

 Sachez que votre responsabilité est engagée si vous heurtez un autre skieur lorsque :

  • vous commettez un refus de priorité à un skieur en aval ;
  • votre vitesse est inadaptée sur une piste réservée aux débutants ;
  • vous vous arrêtez dans un endroit sans visibilité ;
  • vous dépassez de manière dangereuse ;
  • vous laissez échapper un ski qui blesse alors un autre skieur.

Dans ces cas de figure, c’est la responsabilité civile de la personne causant l’accident qui est enclenchée, la seule preuve du dommage suffisant. Evidemment, un fait de force majeur (imprévisible, irrésistible et extérieur à la volonté du coupable présumé) atténue ou exempte le responsable de l’accident de ski.

A noter : Si l’affaire va en justice, l’expérience du skieur fautif, son niveau technique et sa connaissance du domaine skiable peuvent entrer en considération dans le verdict.

Assurance accident de ski : quel contrat privilégier ?

Avant de partir aux sports d’hiver, pensez à vérifier la couverture de votre responsabilité civile mais aussi d’autres contrats souscrits : contrat santé, assurance décès invalidité, contrat d’assistance, assurance scolaire, etc. Le contrat assurance multirisques habitation (ou l’assurance habitation) prend en charge les conséquences financières des séquelles provoquées par l’accident de ski et les frais de rapatriement et/ou assistance.

Pour faire votre déclaration auprès de votre compagnie d’assurances, vous disposez de 5 jours ouvrés à partir de la date de l’accident. Envoyez en lettre recommandée l’information en précisant le numéro du contrat d’assurance, les circonstances de l’accident, le nom et les coordonnées de la victime et des éventuels témoins.

Victime d’un accident de ski : comment se faire rembourser ?

Si vous êtes victime d’un accident de ski, les frais sont remboursés par la Sécurité sociale, votre complémentaire santé et complétés, si vous y avez souscrit, par une garantie contre les accidents de la vie (GAV). En cas d’incapacité permanente partielle décelée (supérieure à 30 % d’invalidité) ou pour les cas les plus graves d’incapacité totale et de décès, le fait de souscrire une assurance vous octroie un capital, ainsi que le remboursement de frais liés aux soins médicaux (dépassements), aux interventions de secours (intervention des pisteurs secouristes, hélitreuillage rapatriement et transport vers un centre hospitalier) et aux indemnités journalières si l’accident entraîne un arrêt de travail. Evidemment, la victime bénéficie aussi des sommes dues par le responsable de l’accident de ski.

Bon à savoir : d’autres modalités d’assurance ski existent comme la carte neige en souscrivant un forfait ou l’assurance liée aux cartes bancaires.

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