L'économie face aux enjeux de l’ubérisation

Ubérisation de l’économie

L’ubérisation se répand à grande vitesse et touche un nombre croissant de secteurs de l’économie. Cette évolution est porteuse d’opportunités prometteuses, mais aussi de problèmes nouveaux. Zoom sur un phénomène économique contemporain.

Qu’est-ce que l’ubérisation ?

Uber est une entreprise californienne qui met en relation des personnes cherchant à se déplacer avec des conducteurs offrant des services de transport. La nouveauté réside dans la possibilité de mettre les clients et les prestataires directement en relation, sans passer par les acteurs traditionnels (les taxis dans le cas d’Uber). Par extension, « l’ubérisation », un terme aux contours encore flous, désigne les plateformes digitales permettant de mettre en relation directe producteurs et clients.

Cette nouvelle forme de mise en relation est étroitement liée au développement d’internet et des smartphones qui permettent des communications gratuites ou quasi-gratuites. Les sociétés proposant ces services se rémunèrent sur le reversement par le prestataire d’un pourcentage de son chiffre d’affaires (environ 20 %).

Les secteurs les plus concernés

L’ubérisation concerne de nombreux secteurs de l’économie. Le plus emblématiques est, comme son nom l’indique, le transport de personnes. L'uberisation concerne aussi la location d’appartements, notamment avec Airbnb qui permet à des particuliers de louer directement leur logement, court-circuitant ainsi l’hôtellerie ou la location immobilière traditionnelle.

L’édition est également impactée depuis plus longtemps, avec la possibilité pour les auteurs d’auto-publier facilement et gratuitement leur livre sans passer par une maison d’édition, ainsi que les métiers juridiques ou la restauration.

La finance est également concernée, notamment avec le développement du financement participatif, ou crowdfunding. En effet, avec les plateformes proposant ce type de financement, il n’est plus indispensable de passer par une banque pour financer un projet, l’emprunteur pouvant s’adresser directement aux investisseurs désireux d’apporter des fonds. Les montants en jeu sont encore anecdotiques, par exemple, en France en 2016, le financement participatif a mobilisé 233,8 millions d’euros (à titre de comparaison, le PIB français est d’un peu plus de 2 000 milliards d’euros). La blockchain et les crypto-monnaies comme le bitcoin (« monnaies virtuelles ») sont une forme d’ubérisation, en cela qu’elles court-circuitent les acteurs financiers traditionnels comme les banques commerciales et les banques centrales.

Les défis de l’ubérisation

Ces nouvelles activités ne vont pas sans poser de nouveaux challenges. Le premier tient à la précarité des prestataires qui sont des travailleurs indépendants, souvent à temps partiel et mal rémunérés. Selon le magazine Alternatives Economiques, les chauffeurs d’Uber gagnent environ 750 € par mois pour 60 à 70 heures de travail (chiffres 2016). La difficulté de collecter les impôts sur certaines de ces activités ou les effets secondaires indésirables, par exemple la hausse des prix de l’immobilier due aux locations Airbnb, sont d’autres défis posés par cette nouvelle organisation économique.

Toutefois, l’ubérisation présente de nombreux aspects positifs, notamment l’élargissement de l’offre de services à des prix modérés, mais pose aussi des questions qui appellent des réglementations nouvelles. Ces réglementations semblent d’autant plus nécessaires que de nombreux secteurs pourraient être partiellement « ubérisés », comme les services à la personne, le dépannage…

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