Les placements atypiques

placement atypique

L’acquisition d’or, d’œuvres d’art ou de vins sont des investissements « atypiques ». Si cela peut être attrayant et parfois rémunérateur, il convient de bien connaître leurs spécificités avant d’investir. Zoom sur ce qu’il convient de retenir.

Acheter de l’or

1.Pièces et lingots

Depuis le 1er janvier 2000, pour être négociés les pièces et lingots doivent obligatoirement respecter des conditions :

  • pour les barres, lingots et plaquettes d’or, un poids supérieur à un gramme et une pureté égale ou supérieure à 995 millièmes, accompagnés d’un certificat ;
  • pour les pièces : une pureté égale au moins à 900 millièmes, avoir été frappées après 1800, avoir ou avoir eu un cours légal dans leur pays d’origine et être vendues à un prix qui ne soit pas supérieur à 80 % de la valeur de l’or sur le marché.

Les négociations (achat/vente) s’effectuent auprès d’un bureau de change et de numismatique, via un courtier ou par votre banque.

Les lingots et barres d’or ont la valeur exacte de leur poids en or et suivent le cours de l’once d’or. Pour les pièces, leur valeur peut varier plus ou moins de la valeur de l’or.

Les cotations (pièces et lingots) sont publiées chaque jour à 13h00 par l’organisme CPR Or ainsi que par la Banque de France.

Quelles sont les formalités 

Vous serez obligé de présenter une pièce d’identité en cours de validité pour être enregistré sur un livre de police détenu par l’établissement concerné. Ces informations seront gardées pendant six ans pour les transactions de plus de 15 000 euros.

Quelle fiscalité ?

La revente de pièces et lingot d’or est soumise en principe à une taxe forfaitaire, sauf choix pour le régime des plus-values sur les biens meubles, sous condition.

  • La taxe forfaitaire sur les métaux précieux est de 11,5 % (11% + 0,5 % de CRDS). Cette taxe est perçue directement par l’établissement qui assure la transaction ;
  • Le régime des plus-values sur les biens meubles. Il porte sur les plus-values réalisées. Le taux est de 36,2 % (19 % de taxe de base auxquels s’ajoutent 17,2 % pour des prélèvements sociaux). Un abattement de 5 % par année de détention est appliqué à partir de la deuxième année. Une exonération totale de la plus-value est effective après 22 ans de détention.

Attention : Cette option fiscale est possible uniquement si vous pouvez démontrer que vous possédez vos lingots/pièces officiellement depuis plus de 12 ans (facture d’achat, rapport d’expertise, titre de propriété…).

2.L’or-papier

Il s’agit de titres indexés sur l’or physique :

  • les obligations à coupon zéro à durée indéterminée garanties par de l’or physique
  • les fonds aurifères, composés de Sicav et FCP actions investis dans des sociétés aurifères. Ces titres permettent de nicher de l’or dans son portefeuille financier sans en avoir physiquement.

Le cours des obligations est indexé sur le prix de l’or et les transactions s’opèrent en bourse en passant des ordres.

Les fonds aurifères sont plus risqués que des obligations à cause des risques lié au marché des actions, risques géopolitique et économique du pays et risques industriel.

3.Les trackers Or

Il existe également des trackers Or qui suivent les cours du métal jaune. Grâce à cet instrument financier, très proche de l'action dans son fonctionnement, vous détenez des parts représentatives d'une fraction d'once d'or. L'établissement financier les stocke pour vous et les garantit par des barres d'or qu'il détient. Les trackers ont l’avantage d’être peu coûteux en termes de frais.

Collectionner des œuvres d'art

Collectionner des œuvres d’art nécessite de bien vérifier l’authenticité de celles-ci. Plusieurs critères y contribuent : signature de l’artiste, mention d’attribution, de réalisation….

L’avis d’un expert reconnu peut s’avérer essentiel. En produisant un certificat, l’expert engage sa responsabilité sur l’origine de l’œuvre et la qualité de l’artiste.

Il existe plusieurs lieux d’achat dont :

  • les salles des ventes qui pratiquent les enchères publiques ;
  • les marchands d’art : courtier, antiquaire, galeriste, par exemple.

Quelle fiscalité ?

La vente d’objet d’art ou de collection d’une valeur supérieure à 5 000 € est soumise à une taxe forfaitaire de 6 % calculée sur le prix de vente à laquelle s’ajoute la CRDS au taux de 0,5 %.

Mais vous pouvez également opter pour l’imposition sur la plus-value, au taux global de 36,12 % (prélèvements sociaux inclus). Un abattement de 5 % par année de détention s’applique à partir de la deuxième année, soit une exonération totale au terme de 22 années de détention.

Opter pour le vin

L’achat de bouteilles

Se constituer une cave réclame de la persévérance, du goût et un peu d’argent. Pour entamer une « belle collection » de bouteilles, il vous faudra investir entre 3 000 et 5 000 € et réinvestir en moyenne 250 à 300 €/an. Pour répartir les risques, il convient de diversifier vos achats (régions de production, vins à boire, vins de garde, prix, millésime…).

Les foires aux vins, la visite de petits propriétaires, de cavistes ou de négociants régionaux, les sites internet spécialisés sont autant de moyen de se constituer une cave de qualité.

Les ventes aux enchères sont également une occasion d’acquérir de belles bouteilles qui proviennent le plus souvent de successions ou de stocks de cavistes.

Les groupements fonciers viticoles (GFV) : la vigne-papier

L’achat de parts d’un groupement foncier viticole est une autre solution. Le prix des parts varie en fonction du vignoble autour de 5 000 € en moyenne. Elles peuvent vous rapporter entre 2 % à 3 % par an. De plus, la valeur de ces parts s’apprécie régulièrement. La rémunération des actionnaires se fait sous forme de dividende ou en « bouteilles ». La liquidité de ces parts est faible car il n’y a pas de marché secondaire En matière fiscale, vous serez imposé au titre des revenus fonciers dans le cadre du régime du micro-foncier ou imposable après déduction des frais réels. Une partie des sommes perçues peut être considérée comme des revenus financiers et donc soumise à l’impôt sur le revenu. Pour l’IFI, les parts sont exonérées à 75 % dans la limite de 101 897 €, puis 50 % au-delà.

Les fonds commun de placement (FCP)

Les fonds communs de placement sont des actifs majoritairement investis dans le vin et plus particulièrement dans les grands crus français et internationaux. Les vins sont sélectionnés sur la base de critères stricts et puis négociés sur des plateformes spécialisées.

Il s’agit d’un investissement « haut de gamme » dont le ticket d’entrée est d’au moins 10 000 euros.

L’investissement dans un domaine viticole

Il s’agit d’un projet d’envergure qui réclame des fonds importants, une bonne connaissance en matière de gestion et la capacité à s’entourer de professionnels du vin. Le prix d’acquisition d’un vignoble se situe autour d’un million d’euros auquel il faut ajouter l’aménagement et l’entretien des bâtiments techniques, et la constitution d’un fonds de trésorerie. Un supplément financier qui se situe entre 800 000 et 1 million d’euros.

 

Lecture complémentaire : Protection des épargnants : halte aux escroqueries des placements épargne

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